La famille des Colletidae
Les Colletidae sont représentés en France par deux genres bien distincts et qui de prime abord ne donnent pas l’impression d’être affiliés. Toutefois, ils sont entre autres caractérisées tous deux par une langue à la forme typique, courte et bilobée.
Celui des Colletes comprend des abeilles de taille moyenne (entre 7 et 14 mm), relativement ramassées, présentant une pilosité généralement frappante, surtout au niveau du thorax et de l’abdomen qui apparaît rayé du fait de bandes de poils clairs contrastant avec la couleur noire de fond de la cuticule. Les femelles sont dotées d’un appareil de récolte et de transport du pollen à la troisième paire de pattes. Toutes les espèces (européennes) sont terricoles et solitaires. Quelques-unes peuvent toutefois former d’importantes bourgades (Colletes cunicularius et Colletes hederae pour les plus communes). Une part importante d’entre elles montre une préférence marquée pour la récolte du pollen : plus de 40% de celles rencontrées dans l’ouest-paléarctique sont oligolectiques (Müller & Kuhlmann, 2008), la moitié de celles-ci étant liées aux Asteracées. Notre pays compte 27 espèces du genre Colletes.
Le genre Hylaeus regroupe quand à lui des espèces de gabarit plus petit dans l’ensemble (4 à 9 mm), glabres ou presque, la cuticule desquelles étant de couleur bleu sombre à noire et généralement parées de tâches claires, crème à jaune, plus ou moins étendues au niveau de la face, du thorax et des pattes. Elles sont ainsi dénommées ‘Maskenbienen’ à Münich et Berlin, ‘yellow-faced bees’ à Bristol et Honolulu. Pour transporter pollen et nectar, les femelles se servent de leur jabot, n’ayant pas d’organe dédié au niveau des pattes ou de l’abdomen. C’est ainsi qu’on a longtemps supposé à tort que les Hylaeus pouvaient être des parasites, qui, pour assurer leur propre descendance, devaient mettre à leur profit des ressources emmagasinées par d’autres abeilles. Exclusivement solitaires, les espèces de ce genre nidifient dans des cavités de toutes sortes, généralement préexistantes : galeries creusées par d’autres insectes dans le bois, tiges de ronces, de fenouil, de graminées, galles vidées de ses occupants initiaux, et parfois même dans le sol. Plus de 50 espèces sont actuellement reconnues en France.
Pour en apprendre plus sur ces deux taxons et leurs représentants respectifs dans notre pays, rendez-vous sur les pages qui leur sont dédiées :